Services d’accompagnement sexuel et assistant(e) sexuel(le) : pour une exception de la loi !

logo chs.jpgLe Collectif Handicaps et Sexualités (CHS) a été auditionné la semaine dernière par Jean-François Chossy dans le cadre de la préparation d'une proposition de loi sur l'accompagnement sexuel des personnes en situation de handicap.

Le CHS plaide en effet pour une exception de la loi permettant la mise en place de services d'accompagnement sexuel faisant appel à des assistants sexuels.

 

Pour télécharger l'argumentaire du CHS, cliquez ici

6 commentaires Lien permanent Imprimer

Commentaires

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    A écouter (ou podcaster) sur France Culture, une série de 5 émissions sur le sujet. (En rediffusion)
    "Sur les docks" 17h / 17h55
    http://www.franceculture.com/emission-sur-les-docks.html-0

    Copello
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  • J'ai omis de spécifier que les 2 émissions relatives au handicap sont celles du 22/03/11 et du 23/03/11.

    Copello

  • bonjour je suis completement en desaccord avec un accompagnement pour la sexualité des personne handicapé on demande un peut plus de liberté on est deja assez surveiller par les parent pour en plus etre conseillet sur le point de la sexualité


    marie france lopez

  • On ne peut qu'adhérer aux termes de cet argumentaire. Mais j'ai bien peur que pour ce qui nous concerne, en France, nous en soyons encore à en parler dans vingt ans d'ici.
    Il y a des blocages culturels dans ce pays, mieux ancrés que ne le pressentent les travailleurs sociaux et les intellectuels qui ont
    rédigé cet argumentaire.
    Le droit des handis à la sensualité et au plaisir repose chez nous sur le même tabou qui frappe la sexualité du Troisième Age : un tabou qui est à la fois d'ordre moral et esthétique et qui est lié à la peur que les gens dits normaux ont des vieux, de la vieillesse comme du handicap, trop souvent assimilés à une forme de diminution, de perte d'intégrité, voire de dégénérescence liée à l'hérédité. Ce sont des pudeurs déplacées, des répugnances frileuses, produits d'un héritage pseudo-puritain particulièrement ancré dans les couches populaires, et qui est fait d'ignorance crasse et de références judéo-chrétiennes mal interprétées. Le handi issu d'un milieu cultivé s'en sortira mieux avec ça. Et je parle en connaissance de cause.

    Si les Scandinaves, les Suisses et les Américains, de tradition protestante, sont parvenus à faire accepter ce droit et à le mettre en place, si dans le même sens les Israëliens ont réussi à venir à bout du puritanisme en vigueur dans les classes dirigeantes de leur Etat, c'est que les Anglo-Saxons comme les Israëlites ont une tout autre vision du handicap que nous, Latins français qui nous prétendons laïcs, mais qui n'en sommes pas moins empêtrés dans une vieille morale héritée de l'Ancien Régime, morale à quoi adhèrent, dans leur ensemble, et sans jamais en discuter ni les termes ni les archaïsmes, nos décideurs affamés de clientélisme.

    Il n'est qu'à comparer le sort des handis anglo-saxons et le nôtre, pour douter sincèrement que nous soit accordé un jour ce droit qui ne devrait même plus en être au stade du débat embryonnaire. Il n'est qu'à voir quels efforts sont consentis en Scandinavie, au Canada, au Royaume-Uni, aux Etats-Unis et en Suisse pour intégrer les handis, et ce qu'il en est chez nous. Il n'est qu'à voir comment le législateur français envisage le respect de notre vie privée pour nourrir le plus profond pessimisme quant aux suites qu'il voudra bien donner à cet excellent argumentaire.

    Je suis désolé de devoir vous rappeler que nous, handis français, n'avons pas le droit de vivre en couple dès lors que notre conjointE dispose de revenus. Ce qui sous-entend que le droit nous est refusé aussi de fonder une famille. Et ces droits-là -je suis navré, une fois encore, de devoir le rappeler -les 66 associations qui prétendent oeuvrer dans l'intérêt des handis en France n'ont jamais remué le petit doigt pour nous les voir reconnaître par le législateur, depuis bientôt quarante ans que l'AAH existe.
    N'oublions jamais cette revendication, amis. Elle est là pour nous permettre de mesurer la distance qu'il y a entre bonnes volontés affichées et passage au concret : cette distance reste jusqu'à preuve du contraire infranchissable.

    Nous n'avons donc, dans ce domaine comme dans tous les autres, pas grand chose à attendre des associations. Et encore moins des politiques et des syndicats : pour les premiers nous sommes une charge, pour les seconds nous n'existons tout simplement pas.

    Cependant, les handis qui recherchent le plaisir n'ont pas besoin de la bénédiction de telle commission ou telle association pour le rencontrer au travers de certains sites et groupes présents sur le Net, avec les risques que l'on imagine.
    Chez beaucoup de handis, celles et ceux qui physiquement le peuvent, cela se passe disons clandestinement, par webcam interposée ou dans le réel, avec des "intervenants" en quête de plaisirs alternatifs et/ou issus des milieux de la prostitution.
    Tout ce qui est réprimé resurgit nécessairement sous la forme de la transgression. Et là, affleure le danger.

    C'est la seule réserve que j'aurais à formuler quant au contenu de l'argumentaire présenté ci-dessus : cette dimension transgressive, cette sexualité plus ou moins mal vécue dans la clandestinité n'est pas prise en compte par ses rédacteurs, alors qu'elle pourrait témoigner à charge contre les interdits que le législateur ne manquera pas brandir - ce qu'il s'est déjà empressé de faire.

    Bonsoir, et pardon d'avoir été si long.

  • "Tant d'histoires pour un fauteuil"

    Je me permets de vous signaler un livre hors du commun et très enrichissant "Tant d'histoires pour un fauteuil" qui traite, entre autres, de la vie affective et sexuelle en situation de handicap...

    Michael Jérémiasz, champion de tennis en fauteuil roulant et ancien élève de Sciences Po, est le coeur de toutes les petites anecdotes et rencontres racontées sous forme originale de regard croisé avec son ami et ancien professeur à Sciences Po, Marc Germanangue. Le ton décontracté du livre permet d'entrer facilement dans cet univers qui m'était jusqu'alors très peu familier. En nous donnant un aperçu très intime et révélateur dans la vie de Mik en fauteuil roulant, les auteurs dépassent le cadre de "guide pratique pour réussir sa vie avec un handicap". J'ai l'impression de faire connaissance de Mik et de son entourage, de pouvoir revivre avec eux des expériences parfois très intimes. Je découvre et partage UNE vie en fauteuil roulant, avec tous ses réussites, ses échecs, ses angoisses, mais avant tout l'espoir et l'optimisme.

    Voici le résumé du livre:

    On me demande souvent comment j'ai réagi quand j'ai appris que j'étais paraplégique, que je ne remarcherais plus jamais comme avant. J'essaie de me souvenir de ce que j'ai pu ressentir, il y a
    déjà dix ans. Mon accident est survenu quelques jours après mon premier semestre à la fac. L'année suivante, j'y suis retourné, super excité à l'idée de reprendre les études, mais j'appréhendais les réactions des autres. Comment mes anciens camarades vont-ils me regarder ? Et les nouveaux ? Sans parler des filles… Est-ce que je vais encore plaire, pouvoir séduire ? ». Michaël Jérémiasz, champion paralympique de tennis, dit sa perception de la réalité, raconte les heurts, les malheurs, et aussi les bonheurs de sa vie en fauteuil. Face à lui Marc Germanangue, son prof à Sciences po, son ami. Il prend la plume pour incarner dans de courtes fictions l'entourage de Michaël. A la première personne, il se met dans la peau de ceux qui le croisent ou partagent sa vie, sa mère, un de ses frères, ses ex petites amies, un flic, les autres… Des rencontres, des confrontations, des amours, des amis, des emmerdes, la famille. La vie.

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    Un article relatif à ce sujet sur "Rue89" :
    http://www.rue89.com/2011/04/12/sexualite-des-handicapes-ne-les-privons-pas-de-ce-droit-199578

    Copello
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