Réforme des retraites et handicap : le compte n’y est pas !

L'Association des Paralysés de France (APF) adresse aujourd'hui un courrier à Eric Woerth, ministre du Travail, de la Solidarité et de la Fonction publique afin de lui rappeler les attentes des personnes en situation de handicap sur leurs retraites.

L'amendement proposé par le gouvernement sur le départ à la retraite des parents d'enfants lourdement handicapés et adopté par le Sénat ne constitue en aucun cas une avancée puisqu'il ne fait que maintenir les droits actuels pour les parents d'enfants en situation de handicap !

L'APF attend des réponses à la hauteur des attentes suscitées par le gouvernement auprès des personnes en situation de handicap et de leurs familles.

Lors des différents entretiens entre l'APF et le ministère du Travail, de la Solidarité et de la Fonction publique, sous l'égide du président de la République, l'association a proposé un certain nombre de mesures significatives d'une réelle avancée.

L'APF tient à rappeler au gouvernement 3 mesures essentielles :

- l'assouplissement effectif de l'accès à la retraite anticipée considérant à la fois les contraintes de justifications administratives et les modalités d'ouverture du droit (durée de cotisation et durée validée « en situation de handicap ») ;

- la prise en compte des périodes d'arrêt maladie au titre de la situation de handicap dans le calcul du montant de la pension de retraite (en termes de périodes cotisées et validées) ;

- l'intégration de mesures fortes au bénéfice des aidants familiaux (parents et conjoints).

 

Pour lire le courrier, cliquez ici

5 commentaires Lien permanent Imprimer

Commentaires

  • NON, NON et NON ! Où se trouve la prise en compte des périodes de l'AAH à cause de l'impossibilité de se trouver un emploi ?

    On sait bien que l'on ne cotise pas, comment voulez vous que les plus handicapés puissent avoir une retraite décente ?

    Il me semble que c'est une mesure Essentielle pour des tas de personnes qui vont partir à la retraite et qui n'ont pas cotisé !

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    Katarina a tout à fait raison !
    Tout est fait comme si on considérait que les personnes handicapées dans l'impossibilité de travailler ne cotisaient pas "volontairement".
    C'est une grande injustice !
    Ces personnes se retrouvent du coup, quand arrive l'age de la retraite, à ne percevoir qu'éventuellement l'ASPA, anciennement minimum vieillesse, disposition inique s'il en est... (Pas seulement pour les handicapés d'ailleurs, notamment à cause de son mode de calcul non individualisé ! Eternel problème...)
    Il serait urgent de remédier à cette injustice. Il n'y a aucune raison que l'AAH n'ouvre pas des droits à la retraite, au même titre qu'un salarié, puisque la "non cotisation" est contrainte.
    Evidemment, un "Revenu d'existence individualisé" résoudrait automatiquement ce problème...

    Copello
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  • C'est le premier article que je lis au sujet de la retraite des parents d'enfants lourdement handicapés et je ne peux, en tant que maman et en tant que juriste, qu'abonder dans votre sens. Je suis pour ma part horrifiée par la teneur complète de l'amendement, qui exige qu'en plus d'avoir 65 ans, il faut avoir un enfant dont l'état de santé exige notre présence auprès de lui ...Quelle hypocrisie ! Qui ignore encore que les personnes lourdement handicapées décèdent souvent prématurément ? Les parents qui se seront occupés pendant 20, 30 ou 40 ans de leur enfant lourdement handicapé, tout en travaillant, mais dont l'enfant décède avant qu'ils aient atteint 65 ans ne bénéficieraient même pas de l'amendement en question ! C'est un scandale. Car la pénibilité de concilier un travail et la prise en charge d'un enfant lourdement handicapé est réelle, d'ailleurs le diagnostic prénatal poussé visant à éradiquer certains membres de notre société prouve à quel point leur prise en charge paraît insurmontable.
    Pour ma part, élevant seule 4 enfants dont un enfant handicapé lourd (trisomie 21 + cardiopathies + gastrostomie + lourde dépendance à tous les niveaux), il est fort probable que mon fils, né alors que j'avais 26 ans, ne vivra plus quand j'en aurai 65 ! Moi peut être pas davantage ! Existe t-il de vraies enquêtes sur l'espérance de vie des parents élevant un enfant polyhandicapé, autiste ou trisomique (ou tout autre handicap très lourd). Je n'ai pas fais grève et je comprends la nécessité de retarder l'âge de départ à la retraite, mais s'il existe une catégorie qui mérite un peu plus de considération, cela me semble en effet être les parents d'enfants handicapés.

  • Agé de 54 ans et sous statut de RQTH depuis février 2010 à la suite d'une perte progressive et prématurée de l'audition, l'accès à une retraite anticipée m'est interdit. En effet la condition de durée de cotisations en "situation de handicap" restreint considérablement la portée de la mesure. Bravo donc pour l'extension de la procédure de retraite anticipée aux RQTH, mais il faut impérativement modifier les décrets qui fixent la condition de durée de cotisations en "situation de handicap". Un handicap reste un handicap. Qu'il soit récent ou ancien, le maintien au travail constitue généralement une souffrance.

    Lors des débats aux assemblées parlementaires, j'ai envoyé plusieurs missives aux députés et sénateurs, et même au Président de la République. Le cabinet de ce dernier a été le seul à répondre. Ma proposition n'était très exigente: laisser la retraite à 60 ans aux RQTH

  • a alain comte.

    d accord ,mais que vous a répondu le cabinet du ministre,

    pour l instant je n ai vu nulle part que la retraite etait maintenue à 60 ans pour les salaries RQTH

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